Michele Caimotto, Chef Sommelier au Restaurant de l’Hôtel de Ville - Chef Benoit Violier - à Crissier

Par Marie Linder / 8 juin, 2015

Michele Caimotto vient de Padoue en région vénitienne. Il passe sa prime jeunesse immergé dans le monde de la gastronomie, prenant part à la vie active du restaurant familial. Son père, chef cuisinier réputé et bon-vivant, s’évertue depuis toujours à mettre en valeur les produits locaux de qualité, authentiques et gouteux, comme par exemple des saucisses de canard artisanales que Michele cite en souvenir.

Pour ce jeune futur sommelier de l’une des plus belles tables de Suisse, le bon goût, le respect de la terre et des aliments sont une évidence. Le vin qui ne manquait d’ailleurs jamais à table en fait tout naturellement partie.

L’ingénieux Michele se consacre tout d’abord à des études universitaires de biomédecine, ses différentes expériences dans l’hôtellerie sont alors un moyen de gagner un peu d’argent en marge de sa formation.

Travaillant dans le restaurant de ses parents, il décide de prendre un peu de distance et débute alors un périple hors du commun qui le mènera en 2005 en Italie, comme Chef de Rang, puis à Londres, où il sera le plus jeune employé dans les trains légendaires de l’Orient-Express, s’ensuit une place de Sommelier au fameux hôtel Burj al Arab à Dubaï. Responsable des nouveaux vins qui entrent à la carte des sept restaurants de l’établissement, il voyage dans le monde entier à la recherche de nouveaux produits et forme en parallèle les équipes à la sommellerie. Une aventure géniale grâce au côtoiement de plus de 100 nationalités et 60 langues différentes.

De retour en Europe, pour cause de manque de vignes selon ses dires, il est embauché dans différents restaurants prestigieux. Alors qu’il travaille à Gstaad au Grand Hotel Park, 5 étoiles, Michele demande à l’Hôtel de ville de Crissier qui est encore sous l’égide de Philippe Rochat, s’il peut y venir en tant qu’observateur. Il y fait la connaissance de Benoît Violier, profite pleinement de cette semaine formatrice puis repart, l’esprit abreuvé de nouvelles connaissances.

Il laissera certainement aux deux grands Chefs une forte impression puisque quelques temps plus tard ils le contactent afin de lui proposer la place de Sommelier Chef aux côtés de Benoît.

Michele aime les vins qui ont une âme et les personnalités de caractère qui les produisent, car comme il le dit joliment, le vigneron est le mieux placé pour interpréter le langage de la terre.

Le Pinot noir est son cépage préféré, mais il y a aussi de la place dans le cœur du sommelier pour le Chasselas, le Chardonnay, le Riesling, qu’il qualifie comme éponges à terroirs, dans le sens qu’ils reflètent leur environnement de manière plus exacerbée que d’autres plants.

Questionné sur ses caves suisses favorites et ses vins suisses favoris, la liste pourrait être bien plus longue, mais il mentionne en exemple des producteurs de vins qui vibrent et qui font vibrer, Blaise Duboux vigneron renommé à Epesses, Raymond Paccot qui œuvre au Domaine de la Colombe à Féchy, Denis Mercier, une référence en Valais et Christophe Abbet de Martigny, surnommé le poète des vins.

Si vous avez la chance de vous faire conseiller par ce sommelier exceptionnel, vous serez d’emblée conquis, car avec la douceur de son phrasé aux flaveurs italiennes et roulage de r charmeur à la clé, Michele passe le message de manière incomparable et c’est un poème de l’entendre déclamer les vertus d’un Gruyère affiné accordé à sa Majesté Dézaley

Pour l’avenir, Michele a encore plein d’envies et tellement de centres d’intérêt qu’il déclare sourire aux lèvres: je ne sais pas encore ce que je ferai quand je serai grand.